29.11.09

Cabin Fever

Eli Roth
2004



Résumé
Pour fêter la fin de leurs études, Karen, Marcy Jeff, Paul et Bert décident de louer un petit chalet perdu en pleine forêt. Fermement décidés à profiter de ces derniers moments de plaisir avant d'entrer dans le monde du travail (comprenez fumette, picole et parties de jambes en l'air), ils tombent brusquement sur un ermite très mal en point et gravement malade. Aucun d'entre eux ne se doute alors qu'ils viennent de se frotter à un virus particulièrement féroce et contagieux.






Interprètes
Rider Strong
Jordan Ladd
Joey Kern
Cerina Vincent
James Debello
Arie Verveen 


Fiche technique

Réalisation
Eli Roth

Scénario
Randy Pearlstein
Eli Roth

Production
Eli Roth
Lauren Moews
Sam Froelich
Evan Astrowski

Distribution
Metropolitan Filmexport

Origine 
USA, 2004


Commentaires
Cabin Fever est une œuvre tout à fait réjouissante pour le cinéma d’horreur contemporain. Tout d’abord parce qu’elle s’inscrit dans la droite lignée de films tels que Evil Dead, Massacre à la Tronçonneuse ou La nuit des morts vivants (le réalisateur cite également The Thing de Carpenter et Les Griffes de la nuit de Craven comme modèles artistiques), et franchement ça n’est pas pour nous déplaire (on a connu pire comme inspiration), mais également parce qu’Eli Roth rend un hommage vibrant aux films qui ont bercé son enfance et la nôtre (façon de parler) sans jamais les trahir et évite soigneusement de tomber dans l’écueil du remake facile. De plus, les cinq protagonistes de Cabin Fever n’ont pas affaire à une bande de dangereux psychopathes mais à un virus particulièrement gourmand qui dévore ses victimes en un temps record. Ainsi, pas de tueur fou ni de monstre innommable. Chacun devient potentiellement dangereux aux yeux des autres qui ne peuvent que constater, impuissants, les ravages du virus (mention spéciale au studio KNB qui a très largement contribué au succès du film). Et l’éclatement du groupe de suivre, autant au niveau psychologique que physique.
Ce qui frappe également dans le métrage de Roth, c’est sa capacité à utiliser les trois grandes unités avec brio pour booster son film et ne pas laisser de répit au spectateur. L’unité de lieu tout d’abord (le film se déroulant quasi uniquement dans les bois et la cabane) favorise une accélération de la tension présente au sein du groupe. L’unité de temps (il faut grosso merdo quelques heures au virus pour dévorer une personne) est également propice à l’accumulation de scènes gores et outrancières.

Enfin, terrain fertile au crescendo de l’horreur, l’unité d’action ne permet pas de se focaliser sur autre chose que la terreur (et ses conséquences) engendrée par le virus: la caméra se focalise entièrement sur les quatre personnages principaux et leur capacité à survivre dans des conditions extrêmes (isolation, territoire inconnu, population locale plus que troublante et passablement dégénérée, crise interne dans tous les sens du terme). Grand fan de film d’horreur de seventies et des eighties, Eli Roth arrive à convaincre que si son film est loin d’être le film de l’année ou la révélation que tout le monde attendait, il a le mérite de proposer une vision intéressante et « fraîche» de l’horreur contemporaine. Eli Roth raconte d’ailleurs que : « nous avons voulu récréer le style visuel et l’atmosphère des classiques de l’horreur du début des années 80, sans pour autant donner l’impression d’un film à petit budget. Je me suis efforcé de faire un film qui reviendrait à la grande époque de l’horreur, fin 70-début 80. Un film d’horreur franche et directe, qui utilise l’humour à la fois pour soulager la tension et faire entrer les gens dans le film. » Comme ça, c’est dit. Basé notamment sur la destruction progressive des liens amicaux, Cabin Fever utilise le corps humain comme le reflet même de la détérioration des comportements humains. Jamais incohérent ou opportuniste, Roth réussit à livrer une pelloche de qualité avec originalité et un aspect unique que personne n’attendait vraiment. Un film avec une âme en somme. Devant la montée en puissance des remakes (The Ring, Massacre à la Tronçonneuse, Dawn of the Dead, Amityville, Dark Water, Ju-on, La colline a des yeux…) il est agréable de voir qu’un réalisateur – autant passionné que les fans que nous sommes – peut larguer sur nos écrans un doux hommage à la belle époque de l’horreur, un banquet gore et jouissif, un conte riche et nouveau. Car Cabin Fever est tout cela à la fois et, s’il n’est certainement pas le meilleur film gore de l’année, on aurait tout de même vraiment tort de s’en priver.

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